Zig Zig

A sa sortie, « Zig Zig » fut un échec critique et commercial. Ce fut aussi la première et dernière production des Films de la Citrouille dont la patronne n’était autre que Catherine Deneuve. Le film, attachant par ses comédiennes (et comédiens), aurait pu être sympathiquement naïf si Laszlo Szabo ne s’était pas égaré dans les afféteries de style trop « intello » pour être efficaces. Catherine la blonde et Bernadette la brune sont chanteuses à Pigalle. Elles rêvent d’un chalet à la montagne et ne dédaignent pas l’aide financière que leur proposent les clients avec qui elles passent la nuit. Mais l’épouse d’un ex-ministre, client de la belle Catherine, est enlevée.., et tout tourne au drame. Catherine Deneuve a toujours voulu chanter. Dans « Les parapluies de Cherbourg » et « Les demoiselles de Rochefort », elle bougeait les lèvres sur la voix d’une autre et s’en sentait frustrée. Elle l’a avoué et a même refusé un film musical à Jacques Demy qui ne faisait pas confiance à son joli (mais petit, tout petit I) brin de voix. Plus tard, pour « Je vous aime », elle s’en donnera à cœur joie, en duo avec Serge Gainsbourg. Mais, en 1974, « Zig Zig » est une opportunité : un rôle comique, tendre et… chanté. Catherine a raison. Ses numéros de cabaret, avec une autre non-chanteuse, ne manquent ni de gueule ni de charme. Lafont et Deneuve sont agréables à regarder et supportables à entendre. Du film, Deneuve dit : « J’aime beaucoup ce film parce qu’il est insolite, poétique… On ne peut avoir tout le temps l’approbation du public ou alors on se cantonne dans la catégorie des films sûrs à tous les coups. Et ça devient insipide et ennuyeux ».