Un cri dans la nuit

Un cri dans la nuitEn 1980, le procès passionna toute l’Australie. Accusée d’infanticide, la femme d’un pasteur* jure que son bébé a été emporté et tué, au cours d’un pique-nique par un chien sauvage, un dingo. Mine fripée et frange brune, Meryl Streep s’est/enlaidie pour incarner cette Lindy Chamberlain dont le grand défaut, d’emblée, est de n’être pas sympathique. Le montage habile du film de Fred Schepisi explique bien ce curieux phénomène de société médiatique : au lieu d’apparaître comme une mère éplorée, déchirée, Lindy donne d’elle une mauvaise image. Les préjugés religieux font le reste, une campagne de haine se déclenche contre les Chamberlain. L’irrationnel ressurgit, Lindy est traitée de sorcière. On en vient à douter, tan– dis que s’accumulent les indices contradictoires. Erreur judiciaire ou non ? C’est surtout le rôle néfaste des médias que dénonce «Un cri dans la nuit» : l’ennui de l’opinion publique qui s’abreuve à une TV démago qui a créé et alimenté le soupçon en accablant Lindy. Meryl Streep a pris à cœur ce rôle et ce combat jusqu’à adopter l’accent australien (on ne s’en apercevra pas dans la VF de la cassette !) et Sam Neill est aussi convaincant en pasteur Chamberlain, très «juste outragé».

Love dream

Ayant tourné ce film entre «Le Sicilien» et «Le complot», Christophe Lambert s’est offert

une love story fantastique au soleil de Sardaigne. Une pop-star se retire sur asile et découvre une amphore, flottant au gré des vagues, ayant les mêmes pouvoirs que la lampe d’Aladin, notamment celui de faire apparaître une créature de rêve. Une jeune femme, amenée par la mer, avec qui il va vivre une grande passion et un grand bonheur. Mais, encore blessé par un passé récent, la pop-star met du temps à accepter que le romantisme le plus fou entre dans sa vie. «Love dream» revendique les clichés et veut sublimer l’amour. Ce conte de fées d’aujourd’hui accepte ses propres naïvetés. Mais on reste un peu frustré par ce film qui ne trouve pas toujours sa cohérence de ton. Christophe Lambert a expliqué pourquoi : le producteur italien, qu’il qualifie de «marchand de savonnettes», a renvoyé le jeune réalisateur Charles Finch et a refait le montage du film. Dommage ! Malgré tout, sur l’écran, il reste une belle histoire d’amour qui rejoint la réalité. Puisque Christophe — blond et cheveux longs — a comme partenaire celle qu’il a épousée peu avant : Diane Lane, vingt et un ans et toute fraîche sortie des films de Coppola («Outsiders», «Rusty Jammes» et « Cotton club »).

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