Rouge Venise

Rouge VeniseLe sujet était risqué. Mais, par passion, par intelligence, par fascination pour la Venise du 18. siècle et parce qu’il sait que le cinéma doit être avant tout un divertissement, Etienne Perier a réussi son coup. Son film est pétillant et euphorisant comme du champagne. A Venise, en 1935, le carnaval bat son plein. Carlo Goldoni (Vincent Spano), jeune avocat, ne pense qu’au théâtre. Ses meilleurs amis s’appellent Antonio Vivaldi (l’acteur de Wajda, et des «Années sandwiches», Wojtek Pszoniak) et le peintre Giambattista Tiepolo (Massimo Dapporto, grand comédien de théâtre italien). Ces trois artistes sont à la course au mécène. Mais dès que Goldoni en décroche un pour monter sa première pièce, ce dernier est assassiné ! Goldoni et ses copains jouent les Sherlock Holmes dans une Venise où règnent en maîtres le Grand Inquisiteur (Victor Lanoux) et des doges qui se livrent une lutte sans concession pour le pouvoir. Les situations les plus rocambolesques et les rencontres (souvent féminines : Andréa Ferréol, Catherine Lachens, Valérie Mairesse, etc.) les plus surprenantes s’enchaînent à un rythme d’enfer. Avec, pour décor, Venise la belle, voici un film ensoleillé et malicieux.

Les trois fugitifs

Les trois fugitifs«Trois hommes et un bébé», «La fille en rouge», «C’est lafaute à Rio», «Cousins», le cinéma américain a vraiment la manie de récupérer nos succès nationaux pour en faire des remakes «made in USA» ! Il paraît que, lorsque ça cause étranger, ils n’aiment pas ça dans l’Amérique profonde ! Le plus révoltant, dans l’affaire, est que ces « secondes versions » sont souvent fort réussies, comme ces «Trois fugitifs», inspiré par «Les fugitifs», le troisième volet de la collaboration Francis Veber-Gérard Depardieu-Pierre Richard. L’histoire est donc la même, avec juste des scènes d’action plus spectaculaires, à la mesure du cinéma hollywoodien, et deux interprètes yankees proches des modèles français. Dans le rôle de Lucas, Nick Nolte, le flic de «48 heures», retrouve à la fois la puissance et le charme de Depardieu. Il incarne un spécialiste du hold-up, tout juste sorti de prison, qui entre comme client dans une banque et se retrouve pris en otage par un apprenti truand à la fois exaspérant et attachant dans ses maladresses. Martin Short, heureusement moins hystérique. et insupportable que dans «L’aventure intérieure», reprend le rôle de Pierre Richard. Ces deux nouveaux compères se voient bientôt affublés d’une petite fille de six ans. Action, rire et tendresse, le cocktail est fort habilement dosé, et c’est Francis Veber, déjà réalisateur des «Fugitif», qui est .derrière la caméra. Comme quoi, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même !

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