Romance cruelle

Romance cruelleLa belle, tendre et triste histoire d’une jeune fille amoureuse, malheureuse et perdue… On est au siècle dernier. Cette Russie-là sent bon la crinoline, le fiacre et le bateau à vapeur. Il y a des relents tchekhoviens dans le destin de Larissa, cette jeune fille dont la maman ouvre son salon à des messieurs pas toujours recommandables, qui l’entretiennent. Larissa, avec son regard triste, tombe amoureuse du beau propriétaire d’une compagnie de navigation (cela nous vaut une scène de course de «vapeurs» très spectaculaire !). Celui-ci disparaît et la jeune fille attend. Alors, là, le film deviendrait presque du Dostoïevski, tant le rose tourne au gris puis au noir. Poussée par une mère qui ne pense qu’à la vendre et à bout d’espoir à force d’attendre celui qu’elle aime et qui a, sans doute, déjà vogué vers de nouvelles aventures, la jeune Larissa accepte d’épouser un employé des postes sans le sou amoureux d’elle depuis toujours. Mais le beau navigateur revient. Entre l’amour et la raison, le mari médiocre mais jaloux et l’amant brillant mais futile, Larissa joue sa vie et sa réputation. Inspiré d’un classique de la littérature russe du 19esiècle, «Romance cruelle» est un mélodrame plein d’émotions et un joli travail de reconstitution d’une époque aujourd’hui… fanée !

La fille de 15 ans

La fille de 15 ansFascinant les uns, irritant les autres, le cinéma de Jacques Doillon n’est jamais indifférent. Surtout avec un sujet comme celui de «La fille de -15 ans» : un quadragénaire s’arrange pour séduire la petite amie de son fils. Willy (Doillon lui-même) aime ce genre de jeux dangereux. AU début, c’est son fils qui a imposé la présence de Juliette pendant leurs vacances à Ibiza. L’oisiveté aidant, et le charme farouche de la gamine, et le ressentiment méfiant qui domine les rapports du père et du fils, la subtile stratégie de la séduction aboutit à sa conclusion logique. C’est pour se débarrasser de la tentation que in liette cède, tandis qu’une amicale chasteté régit toujours ses rapports avec Thomas. Le réalisme des sentiments, l’actualité du langage (celui des lycéens d’aujourd’hui), contrastent avec l’outrance délibérée des situations, l’extrémisme de ces défis. Malgré ou à cause de ce continuel paradoxe, ce film limpide a un charme étrange.

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