La stéréo vidéo est née

Deux festivals qui se suivent a quelques jours… mais qui ne se ressemblent pas. Dans le premier, on fête la vidéo, et c’est plutôt réussi. Dans le deuxième, on fait la part belle aux machines. De ce côté-là aussi, la vidéo crève le mur du son. Bref, nous y voilà comme… si vous y étiez.

stéréoLa jambe agile et les mains baladeuses, l’habituel visiteur du Festival international son et image, a sûrement pensé en arrivant aux abords du Cnit-La-Défense, qu’on allait lui en mettre plein la vue et plein les oreilles. Il a été à moitié déçu ou… à moitié comblé, à chacun de choisir. Le Colt ressemble à s’y méprendre à un immense parking. Partout du béton et une vague odeur de moisi. Sa froideur n’a pas contribué, c’est le moins qu’on puisse dire, à réchauffer l’atmosphère. Malgré cela, tous les fabricants étaient au rendez-vous. Rien de révolutionnaire à signaler en ce qui concerne les nouveautés, mais une foule d’améliorations techniques sur des appareils que nous connaissons. Compact-discs, caméscopes, téléviseurs numériques avec son stéréophonique, amplis audio-vidéo, autant de produits vus ici et là au gré des salons et qui, pour certains, attendent vainement leurs commercialisations. Aussi, avons nous fait un tour complet des stands pour vous faire découvrir tous les produits qui seront, en principe, disponibles d’ici à la fin de l’année. JVC, tout d’abord, propose une nouvelle gamme de magnétoscopes. Il y a le D 120 S, le look se veut moderne, les fonctions simples. Puis le D 225 S, un modèle avec une multi programmation, idéal pour visionner des cassettes stéréophoniques…demain, peut-être 2 Last but not least. Le magnétoscope hifi, c’est réellement la grande nouveauté de ce salon. Que ce soit dans le format VHS chez JVC ou Béta chez Sony, les progrès dans ce domaine sont significatifs. La qualité du son donne du relief à l’image. La stéréo vidéo est née. Côté caméras, c’est bien sûr la Vidéomovie qui est la grande vedette de ce salon. Il y a également la GX-N 70 avec un ordinateur de titrage incorporé et la GZ-S5 autofocus. Quelques mètres à parcourir et nous nous trouvons chez ITT. Le fabricant allemand expose le Digivision hifi, un nouveau téléviseur couleur numérique. Cette technique qui n’existait jusqu’à maintenant que sur les ordinateurs est ici utilisée pour la commande, pour la mise en mémoire, mais également pour le traitement de tous les signaux vidéo et sonores. Les atouts de ce modèle sont nombreux : fiabilité accrue, reproduction impeccable de l’image, qualité sonore nettement améliorée. ITT expose également le Tri Con ou l’ensemble complet audio-vidéo comprenant un moniteur couleur, un tuner TV stéréo, un préamplificateur et deux enceintes actives pour la vidéo ainsi qu’une platine à cassettes, un tuner AM/FM et une platine tourne-disque. Cela donne une chaîne de toute beauté. Pour Sony, beauté rime avec miniaturisation. Après le Walkman, c’est le Watchman qui va faire bientôt (automne 84) son apparition sur le marché français. Il s’agit d’un petit téléviseur noir et blanc de poche qui mesure 16,3 cm de haut. 7.8 cm de large, 3,6 cm d’épaisseur pour un poids de 510 g. L’appareil peut fonctionner sur piles, sur batteries ou sur secteur. Il vous coûtera 2 500 francs. La miniaturisation, c’est encore la caméra Bétamovie (1,9 kg) une petite merveille que nous vous avons déjà présentée (et sur laquelle nous reviendrons bientôt). Nous avons également remarqué sur le stand Sony un récepteur radio FM stéréo ultra-compact, fourni avec un casque ultraléger. Et aussi un téléviseur bistandard Trinitron (Pal/Sécam) stéréo à haut-parleurs modulaires. Inutile de dire que l’image est d’une qualité supérieure. Pour ne pas dire exceptionnelle. Sony étant sûrement un des plus grands spécialistes en la matière. Ce que l’on ne conteste pas chez Pathé-Marconi, qui présente le CS 8826, un téléviseur de 67 cm à l’esthétique originale. L’appareil dispose en effet de deux enceintes pivotantes, à deux voies, développant 2 x 20 W. Autre filiale de Thomson, Brandt propose un superbe magnétoscope, le VK 49, doté d’une programmation multiple sur deux semaines, d’une recherche et d’une présélection automatique par synthétiseur de 16 canaux TV. Brandt présente aussi un tuner en prévision des futures émissions diffusées par satellite. Sur le stand Philips, un appareil pratiquement identique trône en bonne place. Le fabricant hollandais expose toujours son fameux vidéodisque à lecture laser dont le lancement est enfin prévu pour la fin de l’année. L’autre point d’attraction de ce festival, c’est toujours le caméscope 8 mm (le scandale du Vidcom). Les responsables de kodak, quant à eux, ne souffrent d’aucun complexe et font la démonstration, toutes les deux heures, de leur caméscope 8 mm, mis au point par Matsushita. Le produit est pratique, très au point techniquement. Il n’en demeure pas moins qu’il semble être destiné à un marché marginal. Chez Akaï, on découvre un magnétoscope original. Il s’agit du VS 6S qui dispose, pour la première fois en France, de deux vitesses de défilement de la bande (vitesse normale et « demi »-vitesse). Cette technique a l’avantage de doubler la capacité d’enregistrement sur la cassette. On peut ainsi atteindre avec une E 240 ( quatre heures) huit heures d’enregistrement. Chez Grundig, le nouveau petit frère de Philips, il y a. toujours un superbe ensemble audio-vidéo ainsi qu’une gamme de téléviseurs équipés d’un nouveau châssis, qui offrent une qualité d’images et des performances encore accrues. Avant d’aller faire un tour aux stands spécialisés dans l’audio, nous découvrons les petits à côtés du festival, différentes animations comme le smurf (eh, oui ! la mode), des danses et des jeux de toutes sortes. Les jambes affaiblies, nous parvenons quand même au stand Sanyo. Le énième modèle du compact-disc du salon y est en bonne place. Seule innovation, mais de taille : une caméra vidéo autofocus ultra légère, et qui a la forme d’un appareil photo. Elle paraît être aussi simple à utiliser. Chez Kenwood, on s’intéresse aussi au satellite. A preuve, le tuner qu’il propose pour capter les futures émissions. Il est présenté avec une superbe antenne parabolique. Du satellite au câble, il n’y a qu’un pas, TDF l’a franchi en diffusant dans tout le salon des émissions. Pour terminer notre petit shopping, allons jeter un œil sur un nouveau modèle de lecteur vidéo. En l’occurrence, celui de la société Impalster qui joue les franc-tireur avec son Funaï Pal/Sécam. Prudence, nous n’en avons vu que deux exemplaires et l’on peut se demander, vu les quotas d’importation de matériel vidéo, combien d’appareils vont pouvoir être distribués dans l’hexagone. Un bon point cependant pour Impalster, qui a réussi à signer un accord avec la Régie Renault pour l’équipement, en options bien entendu, des dernières R 25. Pour 10 000 francs, vous aurez droit à un petit moniteur encastré entre les deux sièges et au fameux lecteur Funaï. D’ici deux mois, Impalster devrait proposer son produit à un prix avoisinant les 3 200 francs HT pour les revendeurs, ce qui devrait faire un prix public d’environ 4 500 francs. Mais il faut rester encore une fois très prudent. Tant que nous n’aurons pas vu un stock conséquent d’appareils, nous ferons confiance aux responsables de JVC et de Brandt qui nous affirment que l’importation d’appareils vidéo est réservée pour l’essentiel aux grands fabricants. Et les programmes, direz-vous. Vous n’aurez qu’à vous reporter aux deux pages réservées au premier salon de la vidéo pour vous en rendre compte : les éditeurs et distributeurs de vidéocassettes ont pratiquement tous décidé de faire bande à part. Seule la société Proserpine a tenu à -rester dans l’enceinte du Cnit. Voilà, ce tour du Cnit, bien qu’à vol d’oiseau, nous a laissé un peu sur les genoux, mais à force de guetter l’extraordinaire on finit sans doute par ne plus le voir. Et pourtant, l’extraordinaire, n’est-ce pas ce dont nous disposons aujourd’hui déjà : des magnétoscopes de plus en plus performants, des téléviseurs de plus en plus perfectionnés, un son de plus en plus grandiose, des caméras capables de filmer pratiquement sans lumière. Et puis, de l’autre côté, un choix de superbes films dont on n’aurait pas osé rêver il y a un an encore. Le Cnit a fermé ses portes dimanche 18 mars, le salon de la vidéo l’avait fait une semaine auparavant. Chacun, aujourd’hui, chez les fabricants comme chez les éditeurs, fait Son bilan. A l’ombre des textes de lois qui planent sur un média et une industrie. Espérons que cette ombre est passagère. Et que demain le soleil brillera de nouveau.

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