La malédiction

Dans une clinique, à Rome, un nouveau-né meurt. Le père, un diplomate, accepte la suggestion d’un prêtre : remplacer l’enfant mort par un bébé abandonné. Cinq ans plus tard, à Londres, le jeune Damien commence à exercer son pouvoir. Sa gouvernante se suicide, les animaux s’affolent sous son regard. Un prêtre vient avertir le diplomate : l’enfant est l’incarnation de Satan. Réalisé par Richard Donner (le futur maître d’œuvre de «Superman»), «La malédiction» fut un des plus grands succès commerciaux du genre, derrière «L’exorciste». Comme «L’exorciste» d’ailleurs, le film met en scène un enfant diabolique et des adultes impuissants. Ce retour du diable dans une Amérique traversant une profonde crise morale a été, à l’époque, interprété de façon sociologique et jugé réactionnaire. Donner a avoué, pour sa part, ne pas croire en Dieu, mais croire en Satan… en politique. Quoi qu’il en soit, « La malédiction » est, avant tout, un superbe récit d’Apocalypse, un nocturne fascinant, orchestré comme une messe funèbre à laquelle Gregory Peck et Lee Remick donnent des accents émouvants.

WolfenWolfen

Une série de crimes mystérieux. Apparemment aucun lien entre eux, sauf que l’assassin est un carnivore : les blessures sont celles commises par des dents pointues. On parvient à localiser le repaire de la bête. Mais quels sont ces yeux rougeoyants qui guettent dans l’obscurité ? Un loup ? Mais voyons, il n’y a plus de loups dans les grandes villes ! Comme Michael Wadleigh est un réalisateur adroit et qu’Albert Finney mène l’enquête avec son drôle d’assistant noir, une sorte de jeune Sammy Davis Jr, on les suit avec intérêt dans un New York sordide aux immeubles éventrés, ravagés par les incendies volontaires, avec une inquiétante église désaffectée à ciel ouvert. Le film oppose une technologie très sophistiquée aux coutumes ancestrales des Indiens qui revendiquent la propriété de l’île de Manhattan et travaillent sur les ponts suspendus parce qu’ils ignorent le vertige. Dans cette curieuse histoire d’incarnation, les Indiens prétendent pouvoir s’identifier à n’importe quel animal sous les mystères de la pleine lune. Même si la parabole sur le cannibalisme, le retour à l’animalité, à la chasse, la possession d’un territoire, l’utilisation des cinq sens, n’est pas très claire, « Wolfen » est un film majeur en matière de fantastique pour la décennie achevée.

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