J’aurais jamais du croiser son regard

J'aurais jamais du croiser son regardLe commerce cinématographique a ses mystères. Par exemple : pourquoi « Un monde sans pitié » fait-il un triomphe alors que «J’aurais jamais dû croiser son regard» est passé quasiment inaperçu ? Celui-ci n’est ni meilleur ni pire que celui-là. Moi, personnellement, si je peux me permettre, j’aurais tendance à préférer «J’aurais…» Pour une excellente raison, à savoir que Mireille Perier me semble infiniment moins intéressante que Nathalie Car-donne. A part ça, c’est plus ou moins le même genre d’histoire les deux glandeurs sympas et la belle nana, les histoires de cœur sur fond branché plutôt artificiel. Oui, mais Nathalie est là ! Vous souvenez-vous ? C’est elle qui mettait un peu de naturel sur la morne autoroute de «Drôle d’endroit pour une rencontre». Dans «La petite voleuse», c’était la copine de Charlotte Gainsbourg, qui se mettait seins nus pour choquer les bonnes sœurs. Ici, elle a la vedette. Ce n’est pas vraiment un cadeau pour elle, vu que ce premier film est du genre balbutiant, quoique très sympa. Mais c’est un début. See you soon, comme on dit !

Izzy et Sam

Décidément, la réalisatrice du célèbre «Hester Street» possède un art sans pareil pour les petites fresques intimistes qui deviennent de vrais moments de bonheur et de grands moments d’émotions. «Izzy et Sam» n’est rien de plus qu’un apprivoisement amoureux. Comment arrive-t-on à s’accepter alors que l’on n’est a priori pas fait l’un pour l’autre ? Joan Micklin Silver nous en fait la brillante démonstration et nous bisse dans un état de douce eu-phorie à La fin de cette très belle et très quotidienne histoire. Izzy a trente ans, aime son indépendance et se passionne pour la littérature, se laissant un peu éblouir par les auteurs en vogue qui fréquentent la prestigieuse librairie de Manhattan où elle travaille. Sam a à peu près le même âge et tient le commerce de «pickles» hérité de son père.Izzy et Sam Izzy et Sam sont issus du même quartier juif. Leurs familles et la marieuse Hannah voudraient bien les rapprocher. Sam aime lzzy en secret. Mais Izzy refuse tout ce que Sam représente de traditions, de soumission et de rentrée dans le rang ! Joan Micklin Silver réussit la peinture, à la fois drôle et émouvante, de deux mondes qui se fréquentent, mais ne se ressemblent pas : Manhattan, lieu de toutes les nouvelles modes culturelles, elle Lower East Side, quartier juif. lzzy a le charme rayonnant d’Amy Irvin, et Peter Fliegert est Sam avec une étonnante intelligence. Une petite musique de vie tout en drôlerie et en émotion, à ne surtout pas rater !

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