En janvier 1992, François Suchel effectue son premier vol moyen-courrier

Le goût du jeune pilote pour la photographie nait en 1990, au cours de la période américaine de sa formation, à Phœnix, Arizona. Le dépaysement, la volonté de conserver des souvenirs auraient pu suffire à ce photographe amateur si la rencontre avec un professionnel, nommé Olivier Grünewald, n’avait subitement élargi le champ au grand format 4×5 et à l’ambition de maîtriser la lumière.

Consacrant le loisir programmé des escales à la photographie, Suchel se familiarise avec le matériel qu’il destine à ses nouveaux domaines de prédilection, de la chambre 4×5 au Leica, en passant par le Mamiya 6×7. Publié en affiches et en cartes postales, membre actif du photo-club d’Annecy, le pilote d’Air France voit aussi ses images paraître dans le magazine de sa compagnie, Aviation & Pilote. Pourtant, la qualité documentaire de paysages du monde entier lui apparaît comme un domaine étroit quand il découvre, en 2000, la perspective d’une démarche plus créative et strictement personnelle. Ce travail, essentiellement réalisé au Polaroid SX70, révèle très vite une diversité de tonalités. L’image instantanée devient le complice des impressions fugitives des moments hors-vol du pilote. Si l’on ne trouve plus que cet appareil en occasion, le Polaroid SX70 est toujours disponible en film instantané de dix épreuves carrées aux couleurs brillantes, Suche ! ne cache d’ailleurs pas son attachement à ‘’ce boitier bizarre et ses films qui réservent souvent des surprises. On ne maîtrise pas tout et j’aime bien cet élément d’incertitude, qui correspond à mon travail de passage’’.

Un livre de bord impressionniste

Un métier passionnant et des loisirs d’artiste, la configuration n’est pas pour déplaire à François Suchel qui associe ces deux parties de sa vie au lieu de les séparer. Ses images sont donc celles des lieux auxquels le conduisent ses plannings de vols, aux jours et aux heures qui ne sont pas les siens. Jointe aux rendus parfois inattendus du Polaroid, cette situation d’incertitude fait tout le charme du travail qui se tisse depuis quatre années et qui devrait faire l’objet d’un beau livre, Nomade du ciel. En attendant de rencontrer son éditeur d’ébauche de la maquette est déjà plein de cette vision du monde à la fois intimiste et planétaire.

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