Concert pour le Bangladesh

On a oublié la tragédie du Bangladesh — le massacre de millions de Bengalis du Pakistan oriental, en 1971. Le virtuose du sitar Ravi Shankar, lui-même d’origine bengali, proposa à son ami l’ex-Beatle George Harrison d’organiser un concert au Madison Square Garden au profit des victimes de ce génocide.Concert pour le Bangladesh Résultat : une réunion de superstars, un triple album, et puis ce film qui commence par la conférence de presse de George Harrison et Ravi Shankar, avant le concert lui-même : un véritable concentré de ce qu’il y avait de mieux à l’époque dans la pop music. Bob Dylan remonte sur scène pour la première fois depuis l’île de Wight, Léon Russel est de la partie avec la moitié des Beatles (George et Ringo) sans oublier Billy Preston, avec un final qui les réunit tous pour une apothéose musicale. Contrairement à « Woodstock » et à d’autres films « de festival », celui-ci n’a pas de prétention sociologique, son but étant avant tout d’être au service du spectacle et de la musique. L’ambiance du Madison Square Garden est bien rendue, ce qui n’empêche pas qu’on suive de très près les prestations des artistes — grâce aux gros plans fréquents, le film ayant d’abord été tourné pour les besoins du petit écran… Avec la vidéo, la boucle est bouclée !

Loving you

Comme le précédent (et premier) film du King, cette bluette musicale porte le titre de la chanson vedette… « Loving you ». Lors de sa sortie en salles, le titre français était « Amour frénétique ». Les éditeurs de la cassette ont eu raison de se cantonner au titre original . « Loving you » raconte comment Deke Rivers, jeune livreur de boissons dans une petite ville américaine, va devenir une superstar de la rock ‘cd country, comment les filles vont devenir folles de ses allures de jeune écorché vif, comment il va être manipulé par les requins du show-business, mais aussi comment il va découvrir l’amour avec une blonde et innocente « sweetheart » habitant une paisible ferme familiale. Pour corser le tout, Deke est orphelin et en grand manque d’affection…Loving you La « success story » réjouit jusque dans ses naïvetés les plus énormes. On sent que l’histoire n’est que le prétexte à distiller régulièrement une quinzaine de chansons, devenues aujourd’hui des classiques, comme « Teddy bear », « Got a lot fo livin’ to do », « Hound dog »et, bien sûr, « Loving you » ! Dans ce film d’Hal Kanter, Presley a 23 ans. Il a enregistré son premier disque trois ans auparavant. Il est encore mince, jeune et superbe. Il a une voix au meilleur de sa forme. Il use et abuse de son fameux déhanchement… A le voir rétrospectivement et surtout à l’entendre, on comprend pourquoi, sept ans après sa mort, Presley le King est toujours la même idole et comment il a pu exercer un tel pouvoir de fascination sur toute une génération de jeunes Américains. Un plaisir et un document.

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